Diplômé de la Tyler School of Art Philadelphie, Seth King s'installe à New-York au milieu des années 80 où il vit et travaille encore aujourd'hui.
On retrouve souvent dans ses peintures certains codes picturaux de l'american Realism des années 30 qu'il s'emploierait à revisiter pour en évaluer l'acuité représentative à travers l'Amérique d'aujourd'hui.
L'une des forces de cette peinture est de faire jouer en nous tout un registre de perceptions qui, par la multiplicité des ressenties qu'elle provoque, en brouillerait les propositions narratives. Où sommes-nous au juste ? Au cœur de quelle imagerie ? Dans l'inconscient intime de l'artiste, dans ses rêves nocturnes, ou dans le flux commun, continuel et familier de postures anonymes saisis dans leur pose par l'oeil frivole d'un iPhone ? S'offrant un à un à notre questionnement, les personnages défilent, indolents et passifs sous nos regards asservis. Si la couleur et la justesse du dessin séduisent et nous tiennent par leur attrait, le peintre nous soumet aussi aux tensions silencieuses d'individus figés dans l'incongruité de leur propre existence. Des êtres dont on se demande s'ils sont sur le point de sombrer dans une inauthenticité définitive, ou si, au contraire, ces corps arborés, multi-racontés, indifféremment trimbalés de l'impudence à la mélancolie, du tendre au tragique, attendent et cherchent une issue, une alternative à la dépossession d'eux-mêmes.
Seth King studied at Tyler School of Art in Philadelphia and settled in New York in the mid 80s where he has lived and worked to the present day. In his paintings we often find, from the American Realism of the 30s, pictorial codes that he revisits, evaluating their representative relevance to today's America. One force of his painting is that it arouses in us a whole gamut of perceptions and feelings that, by their sheer multiplicity and depth, throw the underlying narratives into confusion. Where are we in fact? At the heart of what imagery? Are we in the artist's intimate unconsciousness, in his nightly dreams or in the common flow of unceasingly familiar, anonymous poses captured by the frivolous eye of an iPhone? One by one, the characters fall under our questioning gaze, indolent and passive as we watch them enthralled. The colour and accurate drawing seduce and attract us, but the painter also subjects us to the silent tensions of individuals transfixed by the incongruity of their own existence. We wonder if they are on the point of sinking into a definitive inauthenticity or if, on the contrary, these tediously repetitive, posturing bodies, dragged indifferently from impudence to melancholy, from tenderness to tragedy, are simply waiting and searching for a way out, an alternative to self-deprivation.
